Et si j'écrivais un livre ?
J’y ai souvent pensé. Je me dis que cela pourrait peut-être aidé d’autre dépressive à se sentir moins seule. Mais cela pourrait aussi à en enfoncer certaines ?
Je m’idéalise en écrivain, travaillant sous un pseudonyme, vivant de ma plume. Ca pourrait être sympa, mais à la longue ennuyeux, sûrement.
Tout m’ennuie au bout d’un moment.
La seule chose qui ne m’ennuie pas c’est ma vie sentimentale. Sur ce point, je peux positiver. J’ai un homme qui m’aime et que j’ai depuis 10 ans. Nous vivons en harmonie et il est toujours là pour me soutenir malgré que lui aussi soit un peu dépassé par l’ampleur de ma dépression. Et puis j’ai aussi mon zoo ; mes animaux domestiques. J’y suis très attaché. Je leur parle, ils m’écoutent sans jamais me couper la parole ou tenter de me raisonner avec des prétextes ridicules.
Ce qui m’ennuie, c’est tout le reste. Le boulot, ma ville, mes parents, mon physique, mes passions. Tout. Certains jours, je trouve de l’intérêt en une chose et le lendemain elle me débecte. Je n’arrive pas à me l’expliquer. J’essaye pourtant de me raisonner mais impossible. Ces sentiments arrivent aussi rapidement qu’ils disparaissent. C’est pénible mais heureusement c’est fugace.
La dernière chose qui m’a terriblement ennuyé est une conversation téléphonique avec mon père. Je l’ai trouvé con, pénible même. Je ne l’écoutais presque pas et ne lui répondais que par de bref onomatopées. C’était pénible. Et puis lorsque j’ai raccroché le combiné, je m’en suis terriblement voulu. Je suis sûre qu’il s’est rendu compte que je n’en avais rien à faire de ce qu’il me racontait. J’étais sur une autre planète. J’aurai voulu qu’il me demande comment je vais et que je puisse longuement me plaindre. Je me l’interdis. Il est persuadé que je déprime, que c’est bénin.